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Modeste notre premier patient

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Lorsqu’il est arrivé à Lausanne en 2012, le cœur du jeune Modeste ne fonctionnait plus qu’à 30 % de sa capacité ! C’est grâce à l’extraordinaire élan de solidarité et à la mobilisation sans précèdent autour de ce jeune homme de 16 ans et grâce à son rayonnement après l’intervention que la fondation « Une chance, Un Cœur » a vu le jour quelques mois plus tard !

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Modeste donne le coup d'envoi du match Lausanne-Sion à la Pontaise en 2012.

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Modeste opéré en mars 2012 chez Nadia grâce à qui il est venu en Suisse.

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Modeste en jaune a été opéré en 2012. Il était en très mauvais état. Il a bien grandi et est un beau jeune homme en pleine forme. On le voit ici avec sa famille et Esther Boschung, une Suissesse très active au Burkina Faso. Une belle histoire qui continue.

Les articles parus dans Le Matin à l'époque en 2012

LE COEUR DU JEUNE MODESTE EST COMME NEUF

HAPPY END Tout va bien pour Modeste – et sa famille en a été informée! Ce jeune Burkinabé de 16ans atteint d’une maladie cardiaque mortelle a été opéré avec succès!

Le chirurgien vasculaire Gregory Khatchatourov et son jeune patient ont passé pas moins de six heures au bloc. «Je suis soulagée», commente Nadia Smali, l’infirmière qui avait fait venir le jeune malade en Suisse à la suite d’une mission humanitaire dans son pays et l’héberge à son domicile fribourgeois. «Modeste a bien tenu le coup. Ce n’est que lorsque je l’ai accompagné au bloc qu’il s’est mis à pleurer.» L’adolescent devrait être réveillé aujourd’hui. Une fois remis, il profitera de la Suisse – où il devrait rester plusieurs semaines en convalescence, avec Nadia Smali comme guide. Au programme: une promenade en bateau sur le Léman et une visite d’aérodrome. L.GR.

© Le Matin

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LE COUP D’ENVOI D’UNE NOUVELLE VIE

HAPPY END Modeste, le jeune Burkinabé opéré du coeur début mars, a donné hier avec bonheur le premier coup de pied du match Lausanne-Sion.

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Un sourire indéfectible, une énergie folle. Modeste est tout simplement heureux!

Hier soir, il a eu la chance de donner le coup d’envoi du match Lausanne-Sion au stade de la Pontaise. C’était la cerise sur le gâteau de son séjour en Suisse. Le cadeau de ceux qui lui ont sauvé la vie, le cardiologue Jean-Jacques Goy et une infirmière, Nadia Smali. Ces deux Fribourgeois se sont démenés pour le faire venir en Suisse pour qu’il puisse subir une opération vitale du coeur («Le Matin» du 9 mars).

«C’est vraiment incroyable, je crois rêver», lâche Modeste, 16ans, les yeux pétillants, alors qu’il vient de lancer la rencontre. Il ne réalise pas ce qui lui arrive, ni même qu’il vient d’être le centre d’attention des supporters présents dans le stade, mais aussi de milliers de téléspectateurs qui ont suivi le match sur petit écran.

Et les surprises n’ont pas manqué à la Pontaise. Ni les émotions. Modeste a eu droit au grand jeu: visite des vestiaires, photos souvenirs, maillots des deux équipes, à son nom, ballon, le tout avec les dédicaces des joueurs! Et l’adolescent, pourtant si timide, mais tellement naturel, n’a pas pu s’empêcher de suivre les joueurs sur le terrain lors de l’entraînement! Il faut dire que taper le ballon, ça le démange. Car, avant l’opération, trop vite essoufflé, c’était trop dangereux et douloureux pour lui. «Je me réjouis de pouvoir jouer avec mes copains, raconte-t-il, frémissant d’impatience. Et de courir aussi, tout simplement!»

Le plaisir de faire plaisir

Foot, foot, foot, il n’a que ce mot à la bouche depuis qu’il est en Suisse. Ce qui a mis la puce à l’oreille du Dr Goy. «J’avais compris que c’était important pour lui, explique le cardiologue. J’ai donc appelé le Lausanne-Sport et ils ont tout de suite dit oui. Mais j’avais gardé la surprise!» Si le club n’est pas contre s’attirer un peu de sympathie avec cette action, c’est surtout pour le plaisir de faire plaisir qu’il a accepté. «On a vraiment été touchés par son histoire, explique son président, Jean-François Collet. Et comme on pouvait réaliser son rêve, on n’a pas hésité.»

C’est donc un Modeste heureux, comblé et en bonne santé qui va quitter la Suisse la semaine prochaine. «Je me réjouis de revoir ma famille et mes amis, explique-t-il. Je vais pouvoir leur raconter tout ce que j’ai fait ici.» La neige qu’il a touchée, le toboggan qu’il a dévalé pour la première fois ou encore le golf et le ping-pong qu’il a découverts.

Mais aussi son quotidien durant près de trois mois avec Nadia Smali qui a été sa tata, comme il l’appelle affectueusement. Chez elle, il est chez lui. «Il fait quatre heures de devoirs par jour et, le soir, il adore regarder la télé, qu’il n’a pas au Burkina, explique Nadia. Et il a aussi découvert les spécialités locales.» Mais Modeste sait ce qu’il veut: pas de fondue! Le chocolat, en revanche… Mener une vie normale.

Et ça tombe bien car, tout maigrichon avant l’opération, Modeste avait besoin de se remplumer. Et il a déjà pris 7 kilos! Il aura bientôt la carrure des garçons de son âge. Et même s’il doit encore se reposer, il peut désormais vivre normalement. Bien sûr, un suivi sera nécessaire, auprès d’un cardiologue, au Burkina. «Et il pourra retourner à l’école, ajoute Nadia. Ce qui est important pour lui qui a déjà manqué pas mal d’années.» Et pour les vacances? En Suisse bien sûr, chez Tatie Nadia. «Elle va me manquer, le docteur Goy aussi.» Et c’est visiblement réciproque. Difficile d’être autrement: Modeste, avec son «peps» et son sourire, on l’adore forcément.

Anne Hemmeranne Hemmer © Le Matin

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Modeste a retrouvé le sourire après son opération.

Comment s’est passée l’opération de Modeste?

Parfaitement bien. Mieux n’aurait pas été possible. Et il récupère à une vitesse folle.

Y en aura-t-il d’autres?

Il y en a déjà eu une douzaine. Tous, comme Modeste, sont rentrés chez eux en bonne santé. Et je viens de recevoir les dossiers de deux Sénégalais que je vais faire venir ici. Mais j’aimerais faire tellement plus.

Quels sont vos projets?

Je veux structurer ce que je fais déjà. J’aimerais en faire venir en Suisse au moins une vingtaine par an. Mais le nerf de la guerre, c’est l’argent. Pour quelques enfants, on trouve des arrangements, mais un ou deux par mois… Je suis déjà à la recherche de fonds et suis convaincu que je vais y arriver.

© Le Matin